(CercleFinance.com) - Les marché obligataires européens étaient au plus mal ce vendredi matin, avant de se redresser un peu, mais ça reste très tendu sur les BTP italiens.

Le rendement des nos OAT s'est envolé jusque vers 2,67% et celui des Bunds vers 2,11% (record de 9 ans) mais la crainte de nouveaux développements dramatiques sur le front géopolitique (large mobilisation en Russie qui pourrait préfigurer une intensification des combats en Ukraine) alimentent un arbitrage en faveur des actifs refuges.

Nos OAT reviennent vers 2,58%, les Bunds vers 2,01%, soit +4Pts 'seulement' (contre +13 ce matin), les Bonos espagnols affichent +5Pts vers 3,155% (contre 3,24% au plus haut).

Les BTP italiens n'en bénéficient pas avec une dégradation de +11Pts vers 4,31% (4,367% au plus haut), les investisseurs redoutant que l'UE prenne des mesures de rétorsion si les italiens 'votent mal' comme l'a déclaré a demi-mot Ursula von der Leyen, dans une tentative d'ingérence lourde de menaces sans précédent dans un vote démocratique au sein de l'Europe.

La pire performance du jour est subie par les Gilts britanniques qui voient leur rendement flamber de +32Pts à 3,815% et dépasser de 10Pts celui des T-Bonds US (3,72%, soit +2Pts): un plan de 200Mds£ pourrait être déclenché pour soutenir le pouvoir d'achat des ménages et éviter des milliers de faillites d'entreprises, plombées par l'envol des prix de l'énergie.

Il s'agit d'un véritable krach obligataire au Royaume Uni puisque les Gilts affichent +70Pts en une semaine, +50Pts en 48H et +120Pts depuis le 1er septembre : un effondrement historique !

La journée va s'achever sans grands écarts sur les T-Bonds, peu sensibles au PMI américain, lequel reste ancré en zone de contraction (sous les 50), confirmant là aussi la réalité de la menace récessionniste Outre-Atlantique.

Le secteur privé américain a cependant un peu ralenti sa contraction au mois de septembre sous l'effet d'un retour de la croissance des prises de commandes, montre l'enquête PMI publiée vendredi par S&P Global.

L'indice composite s'est établi à 49,3 ce mois-ci, contre 44,6 en août mais il reste en zone de contraction.

Dans les services, le PMI 'flash' s'est fortement accru pour atteindre 49,2, après 43,7 en août, un niveau largement supérieur au consensus qui visait 45.

Le PMI de l'industrie manufacturière a lui progressé à 51,8 en comparaison de 51,5 le mois dernier, dépassant là aussi les projections des économistes qui visaient en moyenne 51,3.

Contraction toujours, mais dans la zone euro cette fois : elle s'est accentuée au mois de septembre, sur fond d'intensification des tensions inflationnistes.

La dernière enquête PMI publiée par S&P Global de l'activité globale dans la région s'est ainsi replié pour atteindre 48,2 ce mois-ci, contre 48,9 en août, indique le bureau d'études: il s'agit d'un nouveau plus bas de 20 mois.

En France, l'indice préliminaire composite qui mesure l'activité globale dans l'Hexagone s'est ainsi redressé à 51,2 ce mois-ci, contre 50,4 en août.

Avec l'envolée des prix de l'énergie, la hausse rapide des taux d'intérêt et le ralentissement de la croissance mondiale, le PMI composite de la zone euro était retombé sous la barre des 50 points au mois d'août.

L'un des 'faits du jour', c'est le nouveau record inscrit par le billet vert (+1,4%) autour de 0,9700 face à l'euro... ce qui invite à s'interroger à la fois sur le contexte géopolitique et les perspectives économiques.

Mais c'est presque anecdotique en regard du plongeon de la Livre face au Dollar avec -3,2% à 108,98 (malgré des Gilts à 3,84%): une crise de confiance majeure semble s'enclencher au Royaume Uni.

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