(CercleFinance.com) - La chute des marchés obligataires s'est poursuivie ce lundi jusqu'à atteindre les 3,20% sur le 10 ans avant qu'une nette détente s'opère (-3Pts à 3,085% contre 3,125% vendredi) alors que les indices boursiers chutaient lourdement, entrainant une vague d'arbitrage au profit d'actifs moins risqués comme les bons du Trésor.

Le durcissement des politiques monétaires des grandes banques centrales est confirmée par les déclarations de diverses membres de la FED et de la BCE.

Côté FED par exemple, Mr Neel Kashkari, le président de la Réserve fédérale de Minneapolis, a déclaré ce lundi qu'il était convaincu que l'inflation reviendrait à la normale, mais cela pourrait prendre plus de temps que prévu.

'Les outils de politique monétaire de la Fed peuvent aider à réduire la demande mais ils ne peuvent pas faire grand-chose pour maintenir l'offre' : autrement dit, les consommateurs vont effectivement souffrir alors Jerome Powell et de nombreux autres membres du FOMC ont ouvert la voie à une série de mouvements de +50Pts dans les mois à venir.

Et il précise que 'laisser l'inflation rester à ces niveaux très élevés, ce n'est bon pour personne et ce n'est pas bon pour le potentiel à long terme de l'économie'.

Il conclut par 'la priorité, c'est ramener l'inflation vers 2%, pas maintenir les marchés à des niveaux surévalués'.

Coté statistiques, les stocks des grossistes américains ont progressé de 2,3% en mars en rythme séquentiel aux Etats-Unis, selon le Département du Commerce, après une augmentation de 2,8% le mois précédent (chiffre révisé d'une estimation initiale qui était de +2,5%).

Les ventes de gros se sont pour leur part accrues de 1,7% au mois de mars. Au rythme actuel des ventes, il faut 1,22 mois aux grossistes américains pour écouler leurs stocks, un ratio en légère baisse par rapport à 1,23 en mars.

Les investisseurs seront attentifs, demain, à la parution de l'indice ZEW du sentiment économique en Allemagne, puis à l'indice des prix à la consommation (IPC) en Allemagne prévu mercredi.

La fin de semaine devrait, de son côté, réserver quelques précieuses indications concernant l'évolution de l'inflation des deux côtés de l'Atlantique.

En Europe, des chutes de -2,75% sur le CAC40 ou -2,8% sur l'Euro-Stoxx50 ont également favorisé un rebond des OAT: leur rendement se détend de -3Pts vers 1,638% après une culmination à 1,72%. La balance commerciale de la France se détériore à près de -12,4 milliards d'euros au titre de mars, à comparer à un déficit de près de 10,4 milliards le mois précédent, d'après les données CVS-CJO de l'administration des douanes.

Les Bunds se détendent de -4,5Pts à 1,097%, les Bonos espagnols de -3,5Pts à 2,216%... mais les BTP italiens se dégradent encore de 3,15 ver 3,1600% (après 3,23% au plus haut).

L'intervention, mercredi, de la présidente de la BCE Christine Lagarde à l'occasion d'une conférence organisée à Ljubljana pourrait quant à elle permettre d'en savoir plus sur l'éventualité d'une première hausse de taux en juillet de la part de la banque centrale européenne.

Elle d'ailleurs démenti les rumeurs d'un consensus au sein de la BCE en faveur d'une hausse des salaires qui 'accompagnerait' l'inflation (au prix d'un creusement des déficits et de la compétitivité des entreprises).

Enfin, petite embellie sur les 'Gilts' britanniques (-3Pts à 1,9660%) malgré l'anticipation d'une inflation à 10% d'ci la fin de l'année.

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