(CercleFinance.com) - La tension sur les marchés obligataires ne s'est relâchée en Europe que l'espace d'une matinée avant de ressurgir brutalement dans l'après-midi.

Nos OAT se dégradent encore de +16Pts vers 2,85% (doublement du rendement en 1 mois) et les Bunds (+15Pts) passent de 2,09 vers 2,24%... et c'est pire encore pour les BTP italiens qui se tendent de +25Pts vers 4,76%, un record depuis 2012... ce qui porte à +250Pts le 'spread' face au '10 ans' allemand.

Les Bonos espagnols n'échappent pas à la purge avec +14,5Pts à 3,42%, le '10 ans' grec établit un nouveau record annuel à 4,92% (+19Pts).

Et pour achever d'entretenir la nervosité des détenteurs de dette libellée en Euro, Christine Lagarde affirme que la BCE n'est pas là pour voler au secours des pays qui prennent de mauvaises décisions budgétaires et politiques.

Outre-Manche, c'est encore plus catastrophique qu'en Italie avec +40Pts à 4,58%, soit +190Pts depuis le 1er septembre, +140Pts depuis le 20 septembre: c'est un véritable krach obligataire, sans précédent au Royaume Uni.

La baisse est également au rendez-vous outre-Atlantique avec des T-Bonds qui rajoutent +5Pts à 3,92% après une envolée de +20Pts la veille.

Les chiffres US du jour ont été contrastés : les commandes de biens durables ont diminué un peu moins que prévu (-0,2%) au mois d'août, montrent des statistiques officielles du Département du Commerce (les économistes prévoyaient en moyenne une baisse de 0,3%)... mais le diable se niche dans les détails: les commandes de biens durables hors secteur de la défense affichent un repli de 0,9%.

Côté immobilier, les ventes de logements ont fortement rebondi, de 28,8% des ventes de logements neufs aux Etats-Unis au mois d'août, soit un volume annualisé CVS de 685.000.

En parallèle, l'indice 'S&P Case Shiller' trahit une baisse des prix pour le troisième mois consécutif dans les 20 plus grandes agglomérations américaines avec une progression ramenée à 16,1% sur un an en juillet après +18,7% en juin (révisé de +18,6%), le consensus tablait sur +17%.

Les investisseurs pourront se plonger dans d'autres statistiques d'ici à la fin de la semaine avec en point d'orgue la parution, vendredi, de l'indice 'core PCE' aux Etats-Unis, la mesure de l'inflation favorisée par la Réserve fédérale.

Si jamais cet indicateur devait montrer un ralentissement plus marqué que prévu, cela pourrait enrayer la hausse des taux en renforçant l'hypothèse d'un atterrissage en douceur de l'économie - c'est-à-dire d'un ralentissement de la croissance sans période de décroissance.

Les marchés obligataires sont au comble du stress et au bord du chaos, ils affichent la pire performance annuelle depuis 75 ans, leur salut semble ne plus dépendre que l'espoir de paix en Ukraine, ou d'une déclaration apaisante d'un membre de la FED (indiquant que la FED tiendra compte de toute inflexion à la baisse des prix).

Christine Lagarde a de son côté jeté de l'huile sur le feu la veille et le résultat est glaçant.

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