Face à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les premières sanctions de l’Union européenne (UE) ont été diplomatiques et financières. La poursuite de la guerre a amené les Vingt-Sept à élargir le champ des sanctions. Depuis le 8 avril 2022, l’UE prohibe les importations russes de charbon et d’autres combustibles fossiles solides. Faut-il aller plus loin dans l’embargo et l’élargir notamment au gaz russe ? De nombreuses voix s’y opposent, mettant en avant le coût de l’embargo pour l’Europe, qui pourrait même être plus pénalisée que la Russie.

La résistance à l’embargo sur les énergies russes s’appuie sur l’idée qu’il n’y aurait pas de solutions de remplacement disponibles pour les entreprises et les ménages. Pour illustrer cet argument, plaçons-nous dans la situation d’une entreprise qui fabrique un bien de consommation à l’aide d’un bien intermédiaire, lui-même produit grâce à de l’énergie. Aucune substitution n’est possible. Dans ce cas, une réduction de 10 % de l’énergie réduit de 10 % la quantité de biens intermédiaires et donc de 10 % la production de l’entreprise.

Cette vision « mécanique » de la production néglige cependant les possibilités de substitution : un substitut énergétique peut être trouvé par l’entreprise, ou alors des biens intermédiaires n’utilisant pas cette énergie peuvent également être offerts par de nouveaux fournisseurs, et enfin la demande des consommateurs peut se déplacer vers d’autres biens si ce bien à base d’énergie devient trop cher ou moins en adéquation aux besoins.

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