Taux : Jerome Powell réussit son exercice de communication

(CercleFinance.com) - Jerome Powell rassure les marchés, tous les marchés puisque Wall-Street bat de nouveaux records.

Sur l'obligataire, c'est l'embellie puisque les taux longs US se détendent de 1,347% vers 1,3300%.

Jerome Powell affirme que la FED ne voit la nécessité d'interrompre à l'heure actuelle son soutien monétaire à l'économie, même si de rapides progrès ont été accomplis sur le front de l'emploi car le taux de chômage -tombé à 5,4%- reste 2% plus élevé qu'avant la crise sanitaire.

Par ailleurs, Jerome continue de qualifier les pressions inflationnistes de ' transitoires ': 'les forces déflationnistes long terme sont toujours à l'oeuvre' explique t'il, le pétrole pourrait également consolider... et la FED ne constate pas l'amorce d'une spirale prix-salaires.

Jerome Powell tempère les spéculations sur l'adoption imminente du principe d'un ' tapering ', contrairement à de nombreux membres de la FED se qui se sont exprimés avant lui depuis 24H.

Après Robert Kaplan et Esther George jeudi, c'était au tour de Loretta Mester et de Patrick Harker de s'exprimer et le message est quasiment identique: l'inflation risque de ne pas être si 'transitoire qu'espéré', la reprise est sur de bons rails, le 'tapering' devrait débuter dès cette année pour s'achever mi-2022.

Jerome Powell évoque juste une possibilité avant la fin de l'année, et à condition que les conditions sanitaires ne se dégradent pas... mais ce pourrait aussi bien être début 2022.

Mais cela poserait une difficulté si Jerome Powell ne sollicitait pas un second mandat : son successeur (début février 2022) se trouverait dans la situation inconfortable de réduire les rachats de la FED dès son entrée en fonction... ce qui ne s'est jamais vu.

Les chiffres du jour sont passés relativement inaperçus dans ces conditions: les investisseurs avaient pris -sans émotion- connaissance, à 14h30, des chiffres des dépenses des ménages américains, qui restent l'un des moteurs de la croissance Outre-Atlantique.

Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0,3% en juillet par rapport au mois précédent aux Etats-Unis, d'après le Département du Commerce, alors que le consensus anticipait plutôt une petite baisse séquentielle de -0,1%.

Pour leur part, leurs revenus ont progressé de 1,1%, là où une quasi-stagnation était anticipée en moyenne par les économistes.

En rythme annuel, l'indice des prix PCE s'est accru de 0,2 point à +4,2% en juillet (stable à +3,6% hors énergie et alimentation).

Le taux d'épargne des ménages US progresse nettement d'un mois sur l'autre, de 8,8% vers 9,6%.

En Europe, la semaine se termine sur une petite consolidation des Bunds et des OAT (un demi-point de base de plus, c'est symbolique).

La semaine se termine bien sur les BTP italiens (-3,2Pts vers 0,635%) et sur les Bonos espagnols avec -1,5Pt à 0,298%.

Embellie également Outre-Manche avec une détente de -2,2Pts vers 0,5810%.