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Révolution culturelle porteuse de libertés collectives pour les uns, terreau du capitalisme effréné du XXIème siècle pour les autres. Comment analyser cette soi-disant révolte contre la société de consommation et toutes les inégalités qui en découlent ? Révolution politique ou révolution économique ?

Accusations délirantes, un contresens, la logique néolibérale n’a pas besoin de Mai 68 pour individualiser une société qui privilégie la réussite personnelle et la marchandisation des esprits au détriment de la culture, de la solidarité et de la civilisation. Or l’esprit de 68 n’est pas l’individualisme, ce n’est pas la réalisation de soi au détriment des autres, mais la réalisation de soi avec les autres. C’est cet échange avec l’autre qui caractérise la démarche collective et solidaire de Mai 68.

Mai 68 n'entraînera pas un seul changement à la Constitution française. À part le lent déclin du Parti communiste, les partis politiques resteront les mêmes. On ne voit pas non plus de virage dans les politiques. Quant à la société de consommation née après la guerre, elle triomphe. Pour Luc Ferry, « La société de consommation n'aurait jamais pu s'épanouir si les jeunes gens d'aujourd'hui avaient conservé la mentalité de mon arrière-grand-mère qui n'avait que deux robes, une pour la semaine et une autre pour le dimanche. Il fallait que les contestataires cassent les valeurs traditionnelles pour que l'on puisse entrer dans l'ère de l'hédonisme. "Jouir sans entrave" est un slogan capitaliste, car le capitalisme fonctionne à la consommation et même à l'hyperconsommation.»

Dès lors, les Soixante-huitards auraient-ils fait le contraire de ce qu’ils souhaitaient ? Croyant se révolter contre la société de consommation, n’ont-ils pas poser les bases de l’individualisme d’aujourd’hui, des fractures sociales portées par nos sociétés, voir même de la montée du racisme ?

Article rédigé le 24/05/2022 par Louis-Antoine Michelet, Nacalcaan Finance pour TV Finance.

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